April 8, 2005

Ascension du Mt Ararat

L'itinéraire d'ascension

J1 : L'approche jusqu'au camp de base
Le départ se fait aux environ de 1800m car le camion reconverti en bus ne peut pas monter bien haut. Il a même du mal à semer deux chiens sauvages lancés à nos trousses, armés de dangereux pics enserrant leur coup.
Nous lachons assez vite les porteurs et le cuisinier qui nous accompagnent. Nous les perdons de vue définitivement dès lors que la neige apparaît et que nous chaussons les skis


Vers 2000m la progression à ski devient possible...

Base Camp : Les porteurs regardent la vallée...

...quant à nous, c'est le sommet que nous contemplons


J2 : Montée au camp II

Le CampII au pied du sommet (4100m)

La tente de Jean-Pierre et celle d'André, installés dans la pente


J3 : Le sommet & la descente au camp de base

Les derniers mètres sous le sommet (photo de Michel)

L'équipe réunie au sommet !

Vue vers le nord (Azerbaïdjan et Arménie)

Le cône du petit Ararat depuis le sommet

Les traces de Telemark...

J4 : Retour au pied du volcan

April 2, 2005

En route pour l'Ararat



Arrivés à Istambul, nous enchaînons rapidement avec un vol intérieur conduisant à Erzurum en plein coeur de la Turquie. La ville est bordée de montagnes d'origine volcanique (résultat de la faille nord-antolienne) complétement enneigées.
Le voyage se poursuit en bus. Nous piquons plein est. On y découvre une population de plus en plus pauvre et loin de la civilisation moderne. Nous sommes désormais bien loin d'Istambul et de ses airs de capitale Européenne.
Nous évoluons sur un vaste plateau d'atitude (env. 1500m) bordés par des chaînes de montagnes. Après 4 ou 5h de routes, nous apercevons enfin l'Ararat qui scintille avec les dernières lueurs du jour : il domine le plateau de plus de 3500m !
Le bus arrive de nuit à Dogubeyazit à quelques encablures de l'Iran. Nous y retrouvons le reste de l'équipe en provenance du Lac de Van. Le ski est apparament fabuleux dans cette région. Il nous reste peu de temps pour organiser la répartition du materiel. Nous formons des équipes de 2 avec une tente et un réchaud. Le départ est prévu pour le lendemain matin.


Erzurum, transfert du materiel de l'avion au bus

En route pour le Kurdistan

Une épicerie au bord de la route...on y trouve même des Dynastar!

Bergers et leurs moutons sur fond d'Ararat...

April 1, 2005

Objectif Ararat, 5165m !

Contexte géographique et géologique du Mont Ararat

(Texte et cartes de Yves POTTIER)



Le Mont Ararat, photo d'Hadrien prise lors de son Paris-Pekin en vélo (2003)
Le Mont Ararat, situé à l'est de la Turquie, à la frontière de l'Arménie et de l'Iran, s'élève au dessus du plateau de Dogubayazit (altitude moyenne : 1200m). Il présente deux sommets : le petit Ararat (Kucuk Ararat : 3925m) et le grand Ararat (Agri Dagi : 5165m) qui est le plus grand volcan de cette partie orientale de la Turquie.

Il s'agit d'un "Stratovolcan", constitué par l'alternance :

  1. de nappes de cendres et de scories (produits pyroclastiques c'est à dire fragmentés et projetés lors des phases éruptives explosives);
  2. et de laves : andésites, dacites, rhyolites, émises en coulées courtes ou en dômes en raison d'un magma originel de type calco-alcalin (intermédiaire entre celui qui produit les basaltes et celui qui est à l'origine des granites).


Les dernières laves émises dateraient de l'Holocène (moins de 10 000 ans). L'activité pyroclastique plus récente (des cônes de cendres de morphologie peu émoussée par l'érosionsont observables sur les flancs du volcan) pourrait s'être manifestée au cours de l'âge de bronze (3000 ans BC).

En 1840, une éruption phréatique (explosion dûe à la vaporisation sous pression de poches ou nappes aquifères sous-terraines lors de la rencontre de remontées magmatiques avec cette eau), consécutive à un séisme, serait la dernière manifestation volcanique connue.


Les diverses roches volcaniques et les édifices qui les ont produites, couvrent le soubassement du Petit Caucase de plages irrégulières, depuis le lac de Van jusqu'aux confins du Grand Caucase (doc 1).


La sismicité de la région, à laquelle est liée la mise en place des volcans de cette zone méridionale du Caucase, résulte pour sa part de la situation géotectonique de ce morceau de socle anatolien/arménien. Il est pris en étau entre la plaque arabique, coulissant vers le nord, et la plaque eurasienne faisant office de butoir (doc 2). Ce mouvement s'accompagne du rejet de la micro-plaque turque vers l'ouest et de celui de la plaque iranienne vers le sud-est, entre de grandes failles coulissantes (telle la faille nord anatolienne au sud de la Mer Noire).


De cette compression résultent également, dans le socle, des fractures :

  1. initiant le volcanisme (telle la faille méridienne sur laquelle s'est érigé l'Ararat)
  2. ou générant d'importants séisme (Spitak - Arménie en 1988 [magnitude 7]).